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Presse

Vesperine, Espérer sombrer

Vesperine - Espérer Sombrer

 

Tracklist :

1.     Clair-Obscur 1:16

2.     Nous, Si Photosensibles 9:15

3.     Mille Couleurs 9:12

4.     L’immensément Noir (6h37) 5:00

5.     Crépuscule et Aube 6:48

6.     L’immensément Noir (21h32) 5:24

7.     Celui Que L’Ombre Pénètre 14:30

 

Que la lumière s’éteigne !

 

Une introduction lourde et pesante, presque dissonante, supplication d’obscurité qui donne admirablement le ton d’Espérer Sombrer, le premier album des lyonnais de Vesperine, sorti en mars 2019 chez Apathia Records.

 

Car dans le noir, renaît l’espoir… de ne plus jamais voir le jour

 

Clair-Obscur enchaîne avec une grande délicatesse sur une rythmique douce et hypnotique, une basse lourde et une guitare légère, avant de s’effondrer dans un cri d’espoir dont on ne s’apercevra qu’au milieu du morceau qu’il est trompeur, menteur. Nous, Si Photosensibles alterne violence rageuse et poésie douce, chant clair presque chuchoté et mélodieux, créant ainsi une alchimie qui fonctionne à merveille. C’est sur ce morceau que j’ai compris combien j’allais aimer cet album, “Le jour se lève, encore, et encore”, répété, murmuré, hurlé, dans un chaos de plus en plus violent, mon coeur était transpercé, il ne reste qu’une minute dans le morceau, je n’ai pas vu les huit précédentes passer… Je suis conquise.

 

Vraiment, que la douleur est belle

 

Mille Couleurs m’embarque à nouveau pour un peu plus de neuf minutes, avec un chant clair cette fois ci bien plus timbré, très mélodique, des harmonies soignées, mélancoliques et tristes, d’une tristesse calme bercée de larmes qui roulent lentement… jusqu’à la moitié du morceau. La bascule rythmique et la saturation soudaine me rappellent Clair-Obscur et je laisse un frisson me parcourir devant tant de rage, de colère. La répétition des paroles habilement accompagnée de changements de rythmes et de sonorités apporte une profonde intensité à chacun de leurs morceaux, et c’est particulièrement le cas sur celui-ci.

 

Pour voir enfin plus clair, à travers le désespoir

 

En lisant uniquement le titre L’Immensément Noir (6h37) je m’attendais à une lueur d’espoir, je pensais à “En Attendant L’Aube” de Sed Non Satiata (musicalement très éloigné de Vesperine mais excellent groupe), mon morceau de référence pour la sensation d’infinies possibilités liée aux première lueurs. A l’écoute, il m’a livré l’inverse, un paradoxe immense entre les paroles, l’harmonie sublime sur “enfin plus clair” et la saturation intense et angoissée du morceau dans son ensemble. Un titre perdu entre espoir et crainte, qui trouve parfaitement sa place au coeur d’Espérer Sombrer.

 

Le jour, toute trace d’espoir d’efface

 

On retrouve dans Crépuscule Et Aube la répétition des textes présente dans la première partie de l’album, quoiqu’encore plus hargneuse. Le crépuscule s’oppose à l’aube comme la rage de s’en sortir s’oppose à la dépression. Je peine étrangement à trouver les mots pour décrire ce morceau, qui s’avère pourtant un de mes préférés de l’album.

 

Savoir garder le temps pour voir enfin plus clair

 

Poétique, calme, ethéré, l’Immensément Noir (21h32) est pour moi le premier frémissement d’espoir de l’album, un soulagement infiniment triste dans un chant clair harmonieux et une guitare aérienne. Le soulagement de la nuit qui tombe, douce, sucrée, comme un écho à la première phrase de l’album, un voeu enfin exaucé, “Que la lumière s’éteigne”.

 

Transperce mes pensées

 

14:30 minutes. 14:30 minutes pour conclure ce voyage au travers des angoisses apportées par la nuit, des angoisses face à l’inconnu du lendemain quand on va mal. 14:30 minutes lourdes, denses, saturées, criées, lancinantes, saccadées, désespérées. 14:30 minutes pour retrouver la rage de s’en sortir. Celui Que L’Ombre Pénètre est la conclusion parfaite d’un album puissant.

 

Espérer Sombrer est un album particulièrement cathartique, j’y retrouve des influences de groupes qui me sont chers comme Cult of Luna et Buried Inside. Les membres de Vesperine s’y livrent avec beaucoup de sincérité et d’intensité, je n’en suis pas ressortie indemne, c’est un énorme coup de coeur que je vous invite sans retenue à découvrir.

 

Tous les liens pour trouver l’album sont sur http://www.vesperine.fr et c’est à voir en live au Cirque Electrique le 23 novembre.

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Par Caroline Lemiere

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